Le papillon bat des ailes
comme s'il désespérait
de ce monde
Kobayashi Issa (1763-1828)
Masao Yamamoto semble entretenir une relation extrêmement sensible, singulière, récurrente, aux oiseaux.
Ici, un oiseau posé – rien ne le retient – sur une main offerte. Quelques grammes de plumes et de chant, de chair palpitante et fragile. La main refuge, perchoir, reposoir, prête à l'accueillir ou à laisser libre cour à l'envol. Rien de plus. On devine la patience, le calme, la délicatesse, le temps consacré à laisser venir le volatile, devenu confiant, à la main. Un éloge de la lenteur et du fugitif tout à la fois. Une respiration profonde et furtive. Un souffle qu'on retient. Image prémices et promesse de la douceur d'un monde soudain apaisé.