Marc Riboud

I comme Imiter, Chine, 2002.
© Marc Riboud

Il y a, chez Marc Riboud, une profonde cohérence entre le fond, la forme et l'homme. Depuis plus de soixante ans qu'il promène son regard de la Chine à l'Afrique, de l'Iran au Vietnam, du Japon au Etats-Unis, Marc Riboud considère le monde avec un œil inchangé, vif, curieux, d'éternel jeune homme. Tour à tour tendre, indigné, mélancolique ou amusé, dépourvu de cynisme, d'arrogance, d'artifice. Toujours enthousiaste.
Il suffit de regarder son dernier ouvrage, I comme Image, réalisé avec la complicité de Catherine Chaine. Destiné aux enfants, ceux-ci se plongent immédiatement dans l'œuvre du photographe. Non pas parce qu'elle est facile, mais parce qu'elle est vivante, expressive, contagieuse parce qu'accessible. Rapidement les questions fusent, les rires retentissent, les yeux rêveurs se perdent dans les images. Ils sont immédiatement complices, conquis. Des images douces et poétiques de M comme Maman ou A comme Amies, des réjouissants D comme Derrières (les fessiers rebondis de cubaines replètes) ou C comme Culotte, des révoltants I comme Injuste ou P comme Paresseux...
Et irrésistiblement, ses photographies nous rendent notre part d'enfance, nous délivrent de notre amertume, aiguisent notre curiosité. Marc Riboud est un éternel jeune homme qui nous réconcilie un peu avec le monde et avec nous-mêmes.


A lire : I comme Image, Marc Riboud, Catherine Chaine, Gallimard Jeunesse.