Maxime Du Camp / Abu Simbel, 1850.


Aujourd'hui, la diffusion de l'information et des images (presse, télévision, internet) et le développement des transports (tourisme de masse, compagnies aériennes low cost) contribuent à l'abolition des distances. Le monde révèle ses mystères au regard du tout venant via Google Earth. Tout devient visible, accessible, révélé, vite.
Mais au 19e siècle, quand nombre de voyageurs-photographes partent pour de longs périples en Orient (Maxime du Camp, accompagné de Flaubert, gagne l’Egypte en 1849, le photographe Francis Frith s’y rend en 1856, l’archéologue Auguste Salzmann parcourt la Syrie, l’Egypte, la Palestine dès 1853), la durée des voyages, l’encombrement du matériel (les photographies étaient réalisées sur de lourdes plaques de verres ou de métal), les difficultés techniques causées par la chaleur sont autant d’épreuves qui rendent leur entreprise extrêmement ardue.
L'invention de la photographie concorde avec la révolution industrielle et le développement du transport par rail et par bateau. Elle va permettre de dresser un inventaire du monde. Dans une intention qui semble dériver du siècle des Lumières et des encyclopédistes, ces photographes explorateurs permirent, les premiers, de rapprocher le monde du regard de leurs contemporains.