Mon rêve américain



Abreuvés des images, des films, des produits dont nous inondent les Etats-unis, le mythe américain nous travaille, semble-t-il, depuis que Christophe Colomb y a posé le pied.
Et chacun porte en lui, aussi risible ou inavouable soit-il, son rêve américain.
Le mien, je l’avoue, c’est une blonde callipyge dans une robe outrageusement collante (je dis bien outrageusement, car elle est si collante qu’il est évident que sous cette robe, elle a un corps, un corps nu et sa tenue est bien plus indécente et charnelle que si elle avait été nue). Et cette blonde callipyge susurre, devant la foule, sous la pluie des flashs, elle susurre la ritournelle de "happy birthday". Elle la susurre, devant la foule, sous la pluie des flashs, à Kennedy.
Et, bien que je ne sois pas dupe de cette alliance (de cet accouplement ?) érotique du glamour et du pouvoir, cette parade, amoureuse et publique, incarne le champ des possibles de ce pays. Car cette même scène en un autre lieu est inconcevable.
J’ai moi aussi mon rêve américain, donc. Même si j’ai deviné les stratagèmes, l’imposture, les façades de cartons pâte.